Événement spécial dans le cadre des dix ans des cahiers dessinés à l’espace Topographie de l’art.
Exposition « François Aubrun » sur une invitation de Frédéric Pajak pour la publication de la monographie « L'absolue peinture » aux Cahiers Dessinés.
Aubrun : L’absolue peinture
Né à Boulogne-Billancourt en 1934, le peintre François Aubrun est décédé en février 2009. Il laisse une œuvre considérable, principalement un millier de toiles, souvent de grand format, dites « non-figuratives » ou « abstraites », en réalité naturalistes.
Il a vécu près de quarante ans au Tholonet, à côté de chez Cézanne, devant la montagne Sainte-Victoire, dans la propriété de Saint-Joseph, ancienne maison de retraites des Jésuites. C’est dans l’église qu’il a fait son atelier et peint la majeure partie de ses tableaux. Dans ces grandes œuvres presque monochromes, il a exprimé la transparence, l’élément féminin : les brumes, la rivière. Il s’est acharné toute une vie, comme un ascète dans son atelier, à restituer la lumière, voire le silence — Dans la lumière le silence, est le titre évocateur d’un de ses tableaux.
Pourquoi un artiste devient-il subitement reconnu ? Pourquoi est-il encore méconnu ?
Aubrun n’a jamais fait de concession. Il a peint dans la grande solitude de l’atelier. Il a peint la transparence des choses, l’indicible, patiemment, chaque jour de toute une vie.
Ni abstrait, ni conceptuel, il est un des grands peintres français de l’après-guerre.
Hormis un texte mi-biographique mi-critique de Frédéric Pajak, on peut lire des témoignages de l’historien Georges Duby, du philosophe Henri Maldiney, du conservateur en chef des musées de France Denis Coutagne et de quelques amis, dont l’historien de l’art Nicolas Raboud et le critique d’art Georges Raillard.
Le livre s’ouvre sur les photographies de Magali Koenig, réalisées cinq ans avant sa disparition ; suivent 220 pages de peintures — et des dessins remarquables —, enfin, les textes en conclusion. Le texte principal, lui, a été entièrement rédigé dans la maison du peintre, dans ses archives et avec le témoignage de son épouse, de leurs six filles, de voisins et d’amis.