« Quand les artistes pensent l’économie »
Si le terme économie figure déjà dans le vocabulaire des grecs et des romains, il a fallu attendre quelques siècles pour qu’il reprenne une place significative dans une réflexion théorique et dans les usages. Comme l’indique son étymologie, on entendait par économie « le fait de bien gérer sa maison ». Puis cette référence à la maisonnée s’est ouvert sur le monde et le terme économie a peu à peu pris le sens plus général d’un mode d’administration des biens et des richesses matérielles. Ainsi d’une définition domestique so1t apparus au fil des ans des usages très diversifiés avec les termes d’économie politique, d’économie sociale, voire d’économie de la culture, de la nature et même des images.
C’est peut-être la faillite du système de Law qui a donné lieu à la première illustration d’une crise financière comme le montre le choix de gravures qui sera projeté dans l’exposition. Si les biens matériels et la richesse ont donné lieu à des œuvres diverses et foisonnantes, en particulier dans la peinture, les artistes, malgré l’apparition de traités théoriques sur le sujet, ne se sont pas immédiatement investis dans une véritable pensée sur le fonctionnement des systèmes économiques et de leurs conséquences. La condition de l’artiste avait, elle aussi, à évoluer. Du simple artisan, l’artiste avait à acquérir un statut qui lui permette de gagner en autonomie et de devenir peu à peu un acteur engagé dans la collectivité.
Extrait du texte de Françoise Paviot