Paris, Le 17 décembre 2018 11 h 51 p.m.
« Je me dis que c’était peut-être la vraie nature de l’art que de donner à voir des mondes rêvés, des mondes impossibles, et que c’était une chose dont je ne m’étais jamais approché, dont je ne m’étais même jamais senti capable. » Michel Houellebecq, La possibilité d’une île, 2005
The Plausible Island
En 2016, j’entamais mes recherches sur l’utilisation de la cartographie et de la topographie comme médium chez les artistes contemporains avec Mapping At Last à la Galerie Eric mouchet. Cette exposition fut pour moi l’occasion de commencer, littéralement, un atlas de cette pratique. Avec 13 artistes de tous âges et genres confondus, nous entrions dans un espace où les productions aussi faisaient la part belle à la majeure partie des pratiques artistiques connues. Du dessin à l’installation en passant par la vidéo et le son, nous avions pu ensemble appréhender avec plaisir les nombreuses variantes cartographiques qui nous faisaient face alors.
L’exposition Mapping At Last — The Plausible Island, n’est pas véritablement une suite à ce premier volet. Elle est plutôt à considérer comme une plongée plus lointaine encore, un approfondissement de cette recherche, avec un champ thématique plus restreint, toujours appliqué à la carte, au déplacement et à sa retranscription artistique : celui de l’île. Avec la simple, seule et bonne raison que l’île est de par sa nature, la source de nombreuses cartographies, scientifiques ou fantasmées.The Plausible Island explore avec 14 artistes, duos d’artistes, ou groupes d’artistes, les transcriptions réelles ou fictives du chemin qui mène jusqu’à l’île ou bien ceux qui nous ramène sur le continent.
Pour autant, il ne nous faudra pas seulement considérer dans cette exposition l’île comme ce qu’elle est de plus simple. Il y a les îles qui existes et que l’on connaît, mais il y a aussi les îles que l’on phantasme, que l’on imagine et qui nous font rêver. Il y a ces îles imaginaires et celles trop hostiles à l’homme pour que nous puissions nous y rendre. Il faudra aussi se rappeler que le chemin vers une île est un trajet que l’on projette et que l’on rêve avant de l’entreprendre, tout autant que le rêve de quitter une île qui peut être une prison géographique, pour un individu ou toute une communauté.
Plus encore, il est à noter qu’une île est une entité séparée d’un grand reste. En cela nous pouvons donc tous être considérés comme des îles les uns par rapport aux autres. Chacun à la recherche de son île intérieure pour trouver son trajet vers l’autre.
The Plausible Island, du 16 février au 6 avril 2019, à l’Espace Topographie de l’Art, avec Claire Angelini, Christina Barrosso, Benoît Billotte, Charlie Chine, Sebastien Cabour & Pauline Delwaulle, Marcel Dinahet, Juliette Feck, William Gaye, Maxime Lamarche, Aurélien Mauplot, François Réau, Esteban Richard, SUZANNE, Capucine Vever.
Léo Marin