Le paysage est récurrent dans la peinture d’Irving Petlin. Assez souvent, le point d’observation de ces sites reste le même. Cependant, le tout est minutieusement scruté sous différents angles. C’est là que réside l’origine d’un travail en série qui investit d’un caractère bien particulier chaque oeuvre appartenant à son ensemble.
De chaque peinture, un nouveau sentiment resurgit. En effet, les paysages de Petlin mènent au ressentir, à la conscience d’un état d’esprit, d’un état d’âme que nous avons surement déjà éprouvé devant une situation, un acte accompli ou une histoire. D’où une empathie qui survient spontanément lorsque le spectateur se trouve devant son travail. Car les émotions qui s’en dégagent ne sont pas l’apanage d’un seul individu, ici celui de l’artiste, mais de tout un groupe.
Étant donné que la représentation du paysage dans l’oeuvre de Petlin reste liée à une histoire, celle d’une personne ou d’une collectivité, le spectateur devant ses peintures ne vagabonde pas en tant que promeneur mais plutôt en tant que témoin. Il ne se contente pas d’être seulement celui qui regarde sans y être mêlé, il se sent directement concerné et donc forcément réactif, dans le sens figuré de ce mot exprimant une condition morale particulièrement agissante ou révélatrice.
Mais il n’existe pas que des paysages dans l’oeuvre de Petlin, on y trouve aussi des portraits. Ces derniers sont souvent ceux de ses amis ou de rencontres qui ont jalonné son parcours et pour qui il éprouve de l’admiration. Dans l’ensemble de son oeuvre, les paysages autant que les portraits conduisent à la complicité d’un regard partagé.
Adon Peres