LE TEXTE DANS L’IMAGE
Dans la peinture du Moyen âge, l’écriture sainte, ou toute autre écriture profane, était encore considérée comme naturelle. Parmi le vocabulaire des peintres gothiques et leurs commanditaires, on trouvait des banderoles portant des inscriptions, des anges annonciateurs, des paroles, instructions et prophéties divines, comme pont entre le spirituel et le terrestre. Avec l’invention, à la Renaissance, de la perspective centrale et des techniques de représentation de l’espace tridimensionnel (p.ex. le repoussoir et la perspective des couleurs), prend fin le procédé stylistique consistant à représenter le langage dans la peinture.
L’écriture linéaire perturbait la beauté de la composition spatiale. Cinq cents ans plus tard, avec la déconstruction de l’espace pictural traditionnel grâce au cubisme, l’écriture, le texte et la typographie revinrent dans l’image. L’alliance de l’écriture et de l’image rendait à nouveau possible l’expression du non-représentable. Les exemples de ces techniques picturales que nous voyons – de la poésie visuelle au pop’art, à la bande dessinée et la publicité – sont proprement innombrables.
L’exposition « IMAGETEXTE3 » montre huit positions contemporaines.
Horst Haack